Parabole solidaire avec les ukrainienn·e·s
Depuis le 24 février, 2,6 mln d’Ukrainien-ne-s ont traversé la frontière pour se rendre en Pologne. Combien d’Ukrainien-ne-s sont arrivés en France ?
À ce jour, près de 30.000 Ukrainien-ne-s ont été recensé-e-s à à l’entrée sur le territoire français, depuis la fin du mois de février. Ils arrivent au rythme moyen d’environ 500 nouvelles entrées par jour. Beaucoup de ces réfugiés ont pour objectif de « rejoindre de la famille, des amis » ou de « se diriger vers d’autres pays, en particulier l’Espagne, le Portugal ou le Royaume-Uni». La SNCF affrète quotidiennement un train vers l’Espagne pour convoyer entre 200 et 400 réfugié-e-s.
Comment l’Association Parabole participe à cet élan mondial de solidarité en faveur des Ukranien·ne·s ?
Nous avons reçu plusieurs Ukrainien-ne-s dans notre local. Les membres de notre équipe parlent tous des langues étrangères. La communication est donc assurée. Nous pouvons communiquer en ukrainien, en polonais, en russe, en anglais, en yiddish et même en mongol (sur rendez-vous).
Dans notre local nous accueillons 1 fois par mois une avocate volontaire spécialisée dans le droit des étrangers et le droit d’asile.
Wiktor
Tous les jours, depuis le début de la guerre, je parle au téléphone avec Wiktor (62 ans), un Ukrainien installé en France depuis plusieurs années. Sa femme Oksana habite Lviv et leur fille en Turquie. C’est lui qui me remonte le moral : « Nous gagnerons cette guerre, nous savons pourquoi nous nous battons et nous avons un président du tonnerre ! ».
Oksana est actuellement en France pour passer un peu de temps avec son époux. Elle a cependant l’intention de repartir à Lviv : « J’ai un travail que j’aime et qui est très utile, dans l’approvisionnent des pharmacies ».
Nous les avons aidés à remplir les demandes de droit de séjour en France et d’une protection temporaire et à préparer les pièces à joindre au dossier.
A la préfecture tout s’est bien passé. Le dossier était complet. Oksana attend l’activation de sa carte de payement.
Ania A
Ania A, notre voisine, est née dans le Donbass : elle est française et ukrainienne. Elle parle français, ukrainien, russe et yiddish. Elle passe nous voir tous les jours, inquiète pour sa famille restée en Ukraine. Sa sœur, âgée de 60 ans, accompagnée de sa petite-fille de 13 ans ont réussi à quitter l’Ukraine mais ont été dirigées — elles ne savent pas pourquoi — vers l’Espagne. « Elles sont logées gratuitement dans un hôtel mais comment font-elles pour manger ? Elles n’ont pas d’argent. Leur carte de payement va être activée dans 40 jours ! », s’inquiète Ania.
Mykola et Wojtek
Mykola est demandeur d’asile en France depuis un an et demi. Sa demande est toujours à l’étude. Il a fait venir à Provins (où il habite) depuis Artemivsk, ville de l'oblast de Donetsk, sa mère Ludmila (66 ans), le frère de sa mère Brovko (70 ans) et son frère handicapé, en fauteuil roulant, Vladymir (46 ans). Notre bénévole Wojtek Pytkowski a pris en mains leurs cas. C’est un vrai parcours de combattant. Wojtek les a aidés à enregistrer leur arrivée à la sous-préfecture de Provins mais leurs demandes ont été refusées. Il fallait fournir des certificats d’hébergements. Or, Mykola n’a pas le droit de les domicilier chez lui parce qu’il est demandeur d’asile. Le Centre d’Action sociale de Provins a finalement proposé de les domicilier. Lorsque Wojtek et Mykola se sont présentés à la sous-préfecture avec les attestations de domiciliation, on les a informés que ce document n’était plus obligatoire. En revanche, il fallait produire un document tamponné avec la date du passage de la frontière ukrainienne. Ludmila, Brovko et Vladymir ne possédaient pas un tel document parce qu’ils sont arrivés par un convoi humanitaire (avec 500 réfugiés) et n’ont reçu aucun tampon à la frontière. Heureusement, Mykola avait le numéro de téléphone du transporteur, qui a accepté de lui envoyer par e-mail une attestation prouvant qu’il avait transporté cette famille. Il s'est facilement souvenu de Viktor en fauteuil roulant. Le lendemain, Wojtek et Mykola sont retournés à la préfecture et ont appris que ces tampons ne sont plus nécessaires. Wojtek est très en colère contre l'administration française
...........
Nous avons également reçu des jeunes Ukrainien-ne-s à la recherche d’une formation linguistique. Ils/elles cherchaient une formation diplômante, gratuite, en petits groupes, avec un professeur qui parle ukrainien.